Oto-rhino-laryngologie tunisie

Oto-rhino-laryngologie tunisie

Qu’est-ce que l’oto-rhino-laryngologie ?

L’oto-rhino-laryngologie (ORL) Tunisie est une spécialité médico-chirurgicale qui assure la prise en charge préventive, diagnostique et thérapeutique des maladies de l’oreille (conduit auditif externe, tympan, les osselets, la cochlée, le nerf auditif…), du nez (fosses nasales, septum nasal…), de la bouche (amygdales, langue….) et de la région du cou (thyroïde, parathyroïde, larynx, cordes vocales…). Le spécialiste en oto-rhino-laryngologie est appelé oto-rhino-laryngologiste.

Le spécialiste en ORL assure la prise en charge des maladies de la sphère ORL d’origine infectieuse, traumatique, dégénérative, malformative, tumorale…et il travaille en collaboration avec d’autres spécialistes : le radiologue, l’anatomopathologiste, le dermatologue, le stomatologue, l’ophtalmologue, le chirurgien maxillo-faciale, l’endocrinologue, le chimiothérapeute, le radiothérapeute…

L’ouïe est un parmi les cinq sens de l’être humain. En effet, l’audition permet à l’homme de communiquer et de réagir avec son milieu environnant.

L’oreille et le cerveau forme un couple indispensable pour détecter toute onde sonore et pour pouvoir écouter et comprendre les sons, les mots, les phrases, les chants…

L’oreille est l’organe sensoriel de l’audition et elle est formée de 3 parties :

a) L’oreille externe :
Elle est formée par le pavillon, le conduit auditif externe et le tympan. Le pavillon assure la captation des sons et la localisation de l’origine du bruit. Par la suite, le son continue son trajet tout au long du conduit auditif externe et arrive ensuite au niveau du tympan et là commence la vibration. A partir de là, le son continue sa propagation jusqu’à l’oreille moyenne.
L’oreille externe forme un conduit aérien de son.

b) L’oreille moyenne :
Au niveau de l’oreille moyenne, il existe les 3 plus petits os de l’être humain (osselets) qui sont : l’étrier, l’enclume et le marteau. Ces osselets s’animent de mouvements grâce aux vibrations du tympan. Le rôle de l’oreille moyenne est d’assurer le transfert des ondes sonores vers l’oreille interne.
L’oreille moyenne forme aussi un deuxième milieu aérien de conduction de son.

c) L’oreille interne :
L’oreille interne est formée par l’organe de l’équilibre (vestibule et les canaux semi-circulaires) et la cochlée qui est un organe creux en forme d'escargot, rempli d'un liquide appelé endolymphe qui constitue le véritable organe auditif.
Et c’est à ce niveau de l’oreille que se fait la transformation des vibrations mécaniques du tympan et des osselets en un message nerveux sous forme d’impulsions électriques. Enfin, le nerf auditif assure la transmission de ces impulsions électriques vers le cerveau.
Le cerveau assure le décodage de ces signaux électriques.

Il existe certains facteurs de risque de maladie de la sphère ORL :
a) Le tabagisme et l’alcoolisme
b) La mauvaise hygiène bucco-dentaire
C) L’exposition aux rayonnements ionisants.
d) L’infection par certains type de virus
e) L’exposition à certains produits chimiques
f) Certaines professions (standardiste téléphonique, menuisier…)

Qu’elles sont les maladies qui sont traitées par un oto-rhino-laryngologiste ?

1) Le cancer de la thyroïde :
Le cancer de la thyroïde est devenu de plus en plus fréquent ces dernières années. Il touche plus les femmes que les hommes. Parmi les facteurs de risque de ce cancer, on cite:

a) L’exposition aux rayonnements ionisants
b) L’exposition aux polluants chimiques (pesticides…)
c) La prédisposition génétique
d) La carence en iode

Parmi les signes de cette maladie, on cite :
a) La sensation d’une gêne au niveau du cou
b) Une douleur au niveau de la gorge
c) L’apparition d’un nodule au niveau du cou (une boule)
d) Un changement de la voix qui peut devenir rauque
e) L’apparition d’une gêne à avaler ou à respirer

Il existe plusieurs types anatomo-pathologiques de tumeur thyroïdienne :
a) Le cancer papillaire : c’est le plus fréquent et il représente 70% des cancers thyroïdiens.
b) Le cancer vésiculaire : il représente 10% des cancers thyroïdiens.
c) Le cancer médullaire de la thyroïde : il représente à peu près 5% des cancers thyroïdiens
d) Le cancer anaplasique : c’est le cancer le plus grave de la thyroïde et il touche surtout les sujets âgés. Il ne représente que moins de 5% des cancers thyroïdiens.
Pour aboutir au diagnostic du cancer de la thyroïde, le médecin peut demander plusieurs explorations : biologiques (bilan hormonal…), radiologiques (échographie, scintigraphie) et anatomo-pathologiques (cytoponction, biopsie).
La prise en charge du cancer de la thyroïde est multidisciplinaire, elle fait intervenir l’endocrinologue, le radiologue, le médecin spécialiste en médecine nucléaire, le chirurgien spécialiste en ORL
Le traitement du cancer de la thyroïde est medio chirurgical.

2) Le cancer du nasopharynx ou du rhinopharynx ou du cavum :
Le nasopharynx est situé en arrière des fosses nasales et dans la partie haute du pharynx.
Généralement, ce cancer touche les sujets âgés de plus 40 -50 ans. Il atteint les hommes plus que les femmes.

Parmi les facteurs de risque de ce cancer, on cite :
a) L’infection par un virus appelé Epstein Barr (EBV)
b) L’intoxication alcolo-tabagique
c) La consommation d’aliments riches en nitrosamines
d) Certains facteurs génétiques
Parmi les signes du cancer du nasopharynx, on cite :
v a) Une épistaxis : c’est l’écoulement de sang par le nez
b) Une obstruction du nez
c) Une otalgie : c’est une douleur de l’oreille
d) L’apparition d’acouphène : c’est un bourdonnement d’oreille
e) L’apparition d’une hypoacousie : c’est une baisse de l’audition
f) L’apparition d’une douleur persistance de la gorge
g) L’apparition d’une adénopathie au niveau du cou : C’est un ganglion augmenté de volume qui devient perceptible au touché et à la vue.

L’organisation mondiale de la santé classe le cancer du nasopharynx selon le type histologique :
a) Le type 1 : c’est un carcinome épidermoïde kératinisant
b) Le type 2 : c’est un carcinome épidermoïde non kératinisant
c) Le type 3 : c’est un carcinome indifférencié nasopharyngé ou UCNT

Le diagnostic de cancer du cavum se fait par l’examen clinique et à l’aide de certaines explorations (rhinoscopie, otoscopie, nasofibroscopie souple, nasopharyngoscopie rigide, scanner, IRM, sérologie EBV, biopsie…)

La prise en charge de cette maladie se fait par la collaboration entre plusieurs spécialistes : anatomopathologiste, radiologue, chirurgien ORL, oncologie chimiothérapeute, oncologue radiothérapeute, chirurgien-dentiste…

Le traitement est basé sur la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.

3) Le cancer de la langue :
Ce cancer touche le plus souvent les sujets âgés dont l’âge avoisine 50 ans.

Parmi les facteurs de risque, on cite :
a) Le tabagisme et l’alcoolisme
b) La consommation de drogue (marijuana)
d) Un mauvais état bucco-dentaire
e) L’irritation chronique de la langue par une prothèse dentaire mal adaptée
e) L’infection par le virus de la papillomatose humaine

Parmi les signes cliniques de cancer de la langue, on cite :
a) Une hypersialorrhée : c’est l’hyper salivation
b) Une douleur de la langue
c) Une otalgie : c’est une douleur de l’oreille
d) Une dysphagie : c’est une gêne à la déglutition
e) Une ankyloglossie : c’est une diminution de la mobilité de la langue
f) L’apparition d’une zone d’aspect blanchâtre sur la langue
g) L’apparition d’une adénopathie sous mentonnier : c’est une augmentation de volume d’un ganglion sous le menton
Le diagnostic se fait par l’examen clinique et à l’aide certaines explorations nécessaires pour typer la nature de la tumeur et pour identifier la présence ou non métastases (biopsie, échographie, scanner, fibroscopie….)
Le traitement se fait par la collaboration entre plusieurs spécialistes : radiologue anatomopathologiste, stomatologue, chirurgien ORL, oncologue chimiothérapeute, radiothérapeute…

4) Les tumeurs des glandes salivaires :
Les glandes salivaires sont des glandes qui produisent la salive nécessaire pour la première étape de la digestion des aliments.
Selon L’OMS, il existe aux alentours de 24 sous types de tumeurs de glandes salivaires (bénignes et malignes).

Parmi les signes de cancer des glandes salivaires, on cite :
a) La paralysie faciale : c’est une paralysie qui touche une partie du visage
b) Le trismus : c’est la contraction des muscles masticatoires
c) Une modification de la consistance de la peau en regard de la tumeur

Le spécialiste en ORL demande des explorations pour analyser la tumeur telles que :
l’échographie, le scanner, L’IRM, la ponction aspiration de la tumeur…
Le traitement est basé sur la chirurgie et la radiothérapie.

5) Le cancer des sinus de la face :
Les sinus sont des cavités aériennes qui siègent au niveau de la face.
On compte 4 sinus du côté droit de la face et 4 sinus du côté gauche de la face : le sinus sphénoïdal, le sinus ethmoïdal, le sinus maxillaire, le sinus frontal.
Le cancer des sinus de la face est un cancer rare et il touche surtout les personnes âgées de plus 50 ans. Ce cancer se développe au niveau des cavités des sinus et il touche plus fréquemment le sinus maxillaire.

Parmi les types des cancers qui peuvent toucher les sinus, on cite :
a) Le carcinome épidermoïde : c’est le plus fréquent (60%-80%)
b) Un adénocarcinome : 10 % à 20%
c) Une tumeur neuronale : c’est une tumeur extrêmement rare

Parmi les facteurs de risque de ce risque de ce cancer, on cite :
a) Le tabagisme
b) L’exposition à certaines substances chimiques (Nickel, chrome…)
c) L’exposition à la poussière de bois

Ce cancer peut se manifester par :
a) Une obstruction du nez d’un seul coté
b) Une rhinorrhée : c’est un écoulement du nez
c) Une épistaxis : c’est un écoulement de sang par le nez
d) L’apparition d’un œdème au niveau de la paupière supérieure
e) Un ptosis : c’est la chute d’une paupière
f) Une diplopie : c’est la vision double

Le diagnostic des tumeurs qui touchent les sinus se fait par l’examen clinique (rhinoscopie, endoscopie nasale…) et par des examens complémentaires (scanner, IRM, biopsie…)

Le traitement de cancer des sinus se fait par la collaboration entre plusieurs spécialistes : le spécialiste en ORL, le radiothérapeute et le chimiothérapeute…

6) Le cancer de l’amygdale :
Les amygdales sont localisées au niveau de la sphère ORL. Elles ont un rôle immunologique.
Le cancer de l’amygdale touche le plus souvent les sujets âgés de plus 50 ans.
Parmi les facteurs de risque qui sont incriminés dans la cancérogenèse (apparition de cancer), on cite : le tabagisme, l’abus d’alcool, l’infection à Papillomavirus (HPV16)
Le cancer le plus fréquent qui touche l’amygdale est le carcinome épidermoïde.

Parmi les signes qui peuvent évoquer cette maladie :
a) Une gêne pharyngée
b) Une douleur de l’oreille
c) L’apparition d’une tuméfaction au niveau du cou

Le diagnostic du cancer de l’amygdale se fait par l’examen clinique et par la réalisation de certaines explorations (radio standard, scanner, IRM, endoscopie, biopsie…)
Le traitement est basé sur la chirurgie et sur la radiothérapie. Parfois, le traitement peut comporter une chimiothérapie.

7) Le cancer de la lèvre :
Ce cancer touche l’homme plus que la femme.
Il touche plus fréquemment les sujets tabagiques et les sujets qui s’expose longtemps au soleil (les pécheurs marins, les ouvriers agricoles…)
Les types de cancer de la lèvre sont :
a) Le carcinome spinocellulaire
b) Le carcinome baso-cellulaire
c) Le carcinome épidermoïde

Ce cancer se manifeste par des lèvres kératosiques (d’aspect blanchâtre), ou ulcéré ou par l’apparition d’un bourgeon sur la lèvre
La prise en charge de ces tumeurs se fait par la collaboration entre plusieurs spécialistes : dermatologue, anatomopathologiste, le spécialiste en ORL, l’oncologue radiothérapeute, le chirurgien plastique…

8) Le cholestéatome :
C’est une forme d’otite chronique caractérisée par la présence de peau à l’intérieur de l'oreille moyenne.
Cette maladie se manifeste par un écoulement jaunâtre et fétide (otorrhée purulente) au niveau du conduit auditif externe et une baisse de l'audition. Parfois, l’oreille peut saigner et le malade peut présenter des vertiges ainsi que des troubles de l’équilibre.
Le cholestéatome peut se compliquer de surdité, de paralysie faciale, de méningite et même par un abcès du cerveau d’où l’utilité de demarrer le traitement dés la détection de la maladie.
Le traitement est chirurgical et il consiste à l’ablation du cholésteatome.

9) L’otospongiose :
C’est une maladie génétique qui touche l’oreille moyenne.
Cependant, certains facteurs peuvent favoriser le développement de cette maladie comme : la grossesse, la rougeole…
C’est une maladie des petits os de l’oreille et précisément de l’étrier qui va augmenter de volume anormalement et ce qui va altérer sa qualité de vibration.
Elle se manifeste par une baisse progressive de l’audition, l’apparition des acouphènes et parfois des vertiges
Le diagnostic de l’otospongiose se fait par l’examen clinique (otoscopie, acoumétrie...) et à l’aide de certaines explorations (scanner, audiométrie tonale, audiométrie vocale, tympanométrie.
Le traitement est basé sur la prescription d’appareil auditif au début de la maladie.
A un stade évolué de la maladie, le traitement est chirurgical.

Parmi les traitements chirurgicaux de l’otospongiose, on cite :
a) La stapédotomie : elle consiste à enlever l’excès de l’os au niveau de l’étrier
b) La stapédectomie : elle consiste à enlever l’étrier en entier et le remplacer par une prothèse
Le traitement chirurgical permet la restauration de l’audition et la disparition des acouphènes et des vertiges.

9) Le ronflement ou la ronchopathie :
C’est la production d’un bruit respiratoire lors du sommeil. Ce bruit est dû à la vibration des tissus mous de la gorge détendus par le sommeil lors du passage de l’air. Les structures qui vibrent et qui sont à l’origine du ronflement sont : le voile du palais, les parois pharyngées et la base de la langue.
Cette maladie touche plus les hommes que les femmes et surtout les personnes âgées.

Certains facteurs favorisent les ronflements comme :
1) L’obésité
2) La prise de l’alcool
3) La fatigue
4) Certaines malformations du visage (rétrognathisme…)
5) Dormir sur le dos
6) Une gorge rétrécie
7) Un nez dévié (fracture de la cloison nasale, constitutionnelle)
8) Un cou court
9) Les amygdales volumineuses

La ronchopathie diminue le passage de l’oxygène dans le sang et donc l’oxygénation des différents organes du corps humain. Elle peut se compliquer même par le syndrome d’apnée de sommeil (interruption du flux aérien durant le sommeil pour une durée de10 secondes)

Le syndrome d’apnée de sommeil est une complication grave du ronflement.

Le spécialiste en ORL évalue l’état clinique du patient (âge, poids, antécédents pathologiques….), la sévérité du ronflement et des apnées du sommeil s’il existe déjà, la cause du ronflement (cou court, malformation…) et après il décide du traitement le plus adéquat à chaque patient à part.

Parmi les traitements du ronflement, on cite :
a) Le traitement chirurgical : il consiste à enlever les tissus en excès du voile du palais, à exciser tout ou une partie de la luette (pharyngotomie ou uvulo-palato-pharyngoplastie) ainsi que l’ablation des amygdales (amygdalectomie), si elles sont obstructives, et à tirer les piliers postérieurs (muscles vélo-pharyngés) vers l'extérieur

10) La paralysie faciale périphérique :
Elle est définie par toute atteinte de la motricité d’une hémiface (moitié du visage) suite à une lésion du nerf facial dans son trajet périphérique.
Cliniquement, le patient ne peut pas relever le nez, plisser le front, sourire, fermer les paupières, et il n’arrive pas à faire toute autre mimique du coté atteint. Le patient présente aussi une déviation des lèvres du coté normal. En d’autres termes, la moitié du visage atteint devient flasque.
La cause la plus fréquente de la paralysie faciale périphérique est la paralysie faciale à frigoré et elle est le plus souvent due à une infection virale.
Dans certains cas, le spécialiste en ORL peut demander des explorations telles que : scanner, IRM…
Le traitement est médical (corticoïde, collyre oculaire (larmes artificielles) pour éviter l’apparition d’une irritation cornéenne, la kinésithérapie…)

11) La surdité :
C’est une baisse totale ou très importante de l'audition. La baisse partielle de l’acuité auditive est appelée hypoacousie.
La baisse de l’audition peut toucher une seule oreille ou les deux à la fois.
Il existe divers mécanismes de surdité :

a) La surdité de transmission :
Le pavillon, le conduit auditif externe, le tympan et les 3 osselets (l’étrier, l’enclume, le marteau) assurent la transmission des ondes sonores vers l’oreille interne.
Cependant, l’atteinte de l’un de ces éléments entraine une surdité de transmission.
Parmi les maladies qui peuvent entrainer une surdité de transmission, on cite :

a) Un bouchon de cérumen, un corps étranger dans l’oreille
b) Les infections de l’oreille : une otite externe maligne, une otite moyenne chronique,
c) Un traumatisme de l’oreille
d) Une lésion tumorale (carcinome du conduit auditif externe, chémodectome tympano-jugulaire…)
e) Une malformation congénitale
f) Le choléstéatome
g) L’otospongiose

b) La surdité de perception ou la surdité neurosensorielle :
La cochlée et le nerf auditif assurent la perception des ondes sonores.
Cependant, l’atteinte de l’un de ces éléments entraine une surdité de perception.
Parmi les maladies qui peuvent entrainer une surdité de perception, on cite : les infections, les traumatismes, les lésions vasculaires, les lésions nerveuses (neurinome de l’acoustique…), la maladie de Ménière, certains médicaments, le vieillissement des structures neurosensorielles de l’oreille …

c) La surdité mixte :
C’est l’association d’une surdité de transmission et d’une surdité de perception

d) La surdité centrale :
Elle résulte d’une lésion au niveau du système nerveux qui a l’origine de la surdité. Parmi les causes de la surdité centrale, on cite : la sclérose en plaques, la compression vasculaire et tumorale des voies nerveuses auditives….
Le diagnostic du type et de la cause d’une surdité se fait par l’examen clinique (otoscopie, acoumétrie….) et à l’aide de certains types d’explorations spécifiques audiométriques (audiométrie tonale, audiométrie vocale, impédancemétrie, potentiels évoqués auditifs ….), radiologiques (scanner, IRM …) afin d’identifier sa cause exacte.
Dans certains cas, l’exploration peut comporter aussi un bilan biologique, génétique, anatomo-pathologique, orthophonique et psychologique. Le traitement dépend de la cause.

12) L’épistaxis :
C’est l’écoulement de sang par le nez en provenance des fosses nasales. C’est une urgence.
L’épistaxis peut être bénigne si le volume de sang éliminé est peu abondant.
L’épistaxis est dite grave si le volume de sang éliminé est très important et répété avec un retentissement sur l’état général (baisse de la tension artérielle, une augmentation de la fréquence cardiaque…)
Parmi les causes de l’épistaxis, on cite :
a) Le traumatisme du nez (accident de la voie publique, chute, corps étranger intranasal ….)
b) Le barotraumatisme (accident de plongée…)
c) La présence d’une tache vasculaire
c) La présence d’une tumeur bénigne (Fibrome naso-pharyngien) ou maligne (tumeur maligne des fosses nasales, des sinus, du cavum…)
e) Une sinusite
f) Une augmentation brusque et importante de la tension artérielle
g) Anomalies de la coagulation : hémophilie (A, B), une baisse du nombre des plaquettes….
h) Une prise médicamenteuse : les anti-inflammatoires, les anti-coagulants…
i) Autres : une fragilité des vaisseaux, modifications endocriniennes (puberté, grossesse, période prémenstruelle), exposition prolongée au soleil …

Le diagnostic ainsi que l’identification de la cause de l’épistaxis se font par l’examen clinique (rhinoscopie…..) et à l’aide de centaines explorations (bilan biologique, radiographie standard, scanner, IRM, fibroscopie, biopsie….)

Le traitement de l’épistaxis dépend de la cause.
Pour chaque cause d’épistaxis, le spécialiste en ORL instaure un traitement spécifique. Enfin, certains traitements ne peuvent être indiqués et réalisés que par le spécialiste en ORL.

A titre indicatif, on cite quelques traitements :
a) Le traitement médical : crème, comprimé, injections….
b) La transfusion
c) La cautérisation d’une tache vasculaire : chimique, électrique ou par le froid
d) L’embolisation : elle consiste à injecter un produit chimique dans un vaisseau
e) La ligature artérielle.

13) La dysphonie :
C’est une altération de la voix (chantée ou parlée) dans l’une de ses caractéristiques acoustiques (l’intensité, la hauteur ou le timbre).
Parmi les causes de la dysphonie, on cite :

a) Les laryngite aigues (virales, bactériennes, allergiques) : c’est l’inflammation aigue du larynx
b) Les laryngites chroniques (en rapport avec la consommation d’alcool et le tabagisme) : c’est l’inflammation chronique du larynx.
c) Le cancer du larynx
d) La présence de nodules ou d’un polype ou d’un ulcère des cordes vocales
e) Les traumatismes touchant les cordes vocales ou le larynx
f) Les malformations des cordes vocales : Sulcus glottidis (c’est un dédoublement des cordes vocales)
g) Les malformations du larynx : diastème, laryngomalacie, kyste, laryngocèle…
g) Autres : troubles hormonaux, dysphonie psychogène, le vieillissement

Les causes de la dysphonie sont citées à titre indicatif et non exhaustif.
Le diagnostic et l’indentification de la cause de la dysphonie se fait par l’examen clinique (otoscopie, rhinoscopie…) et à l’aide de certaines explorations spécifiques (scanner, IRM, laryngoscopie indirecte, nasofibroscope souple, biopsie…)
Selon le cas, le spécialiste en ORL réalise les explorations nécessaires à chaque patient de façon spécifique.

Le traitement dépend de la cause.

13) Le vertige :
C’est une sensation erronée de rotation des objets environnants par rapport au sujet ou du sujet par rapport aux objets tout en étant en état de conscience. Le vertige peut s’accompagner de vomissements.

On distingue les vrais vertiges des faux vertiges :

Les faux vertiges sont qualifiés comme étant une sensation d’un dérobement des jambes, d’une tête vide, de flou visuel. Parmi les causes des faux vertiges:
Une hypotension, une hypertension, une hypoglycémie, une anémie, une sociophobie…

Il existe 2 types de vrais vertiges :

a) Le vertige périphérique : l’anomalie est localisée au niveau de l’oreille interne ou au niveau du nerf acoustique.
Parmi les causes des vertiges périphériques, on cite quelques exemples :

b) Le vertige paroxystique positionnel bénin : c’est le vertige le plus fréquent. Il est déclenché par les mouvements brusques de la tête et sans signes auditifs (pas de troubles de l’audition). Il peut s’améliorer spontanément en une à quelques semaines.
c) La maladie de Ménière: cette maladie touche généralement l’adulte jeune La cause de cette maladie est inconnue. Elle se manifeste par une surdité de perception d’une seule oreille ou une hypoacousie, des bourdonnements d’oreille, des vertiges rotatoires, nausées et des vomissements. La crise vertigineuse dure en moyenne 1-3 heures.
d) La névrite vestibulaire : c’est une atteinte du nerf vestibulaire d’origine virale le plus souvent et elle se manifeste par un grand vertige rotatoire, des nausées et des vomissements
e) Le neurinome de l’acoustique : C’est une tumeur bénigne de type schwannome du nerf acoustique (nerf auditif) Cette maladie se manifeste par des acouphènes (bourdonnements d’oreille), des vertiges et une hypoacousie (baisse de l’audition)
s) Le vertige central : L’origine du vertige central est un dysfonctionnement au niveau du cerveau. Les causes du vertige central sont : L’accident vasculaire cérébral (lésion du cervelet) Les tumeurs cérébrales. Certains médicaments (les psychotropes, les antihypertenseurs, les antalgiques centraux…)

Le diagnostic du vertige ainsi que la détermination de son type périphérique ou central se font par l’interrogatoire, l’examen clinique du patient (otoscopie, réalisations de certaines manœuvres spécifiques pour l’étiquetage du type du vertige), les explorations audiométriques (audiogramme…) , les explorations biologiques ( glycémie, bilan lipidique, bilan hormonal…) et à l’aide de certaines explorations radiologiques ( scanner, IRM, biopsie…)
Le traitement de vertige dépend de la cause.

14) Les infections en ORL :
a) L’angine :
C’est l’inflammation des amygdales. Elle peut virale ou bactérienne… Elle se manifeste par une fièvre, une haleine fétide et des maux de gorge.. Le traitement est basé sur les antibiotiques en cas d’angine bactérienne Dans le cas des angines récidivantes et répétées, le traitement est l’amygdalectomie (l’ablation des amygdales)
b) L’otite aigue ou chronique :
L’oreille peut être le siège d’infection (virale, bactérienne, parasitaire, mycosique) aigue ou chronique et on parle d’otite aigue ou chronique. L’otite se manifeste par un écoulement au niveau du conduit auditif externe, des douleurs auriculaires (otalgies), inflammation du conduit auditif Le traitement est généralement médicamenteux
c) La sinusite aigue ou chronique :
C’est l’inflammation de la muqueuse d’un ou plusieurs sinus de la face. Cette inflammation peut être due à une infection (virale, bactérienne, parasitaire, mycisique) ou une allergie. La sinusite peut se manifester par :
a) Une fièvre
b) Un larmoiement (un écoulement oculaire)
c) Des maux de tête
d) Des douleurs périorbitaires (douleurs près de yeux)
e) Une obstruction nasale (nez bouché)
f) Une rhinorrhée verdâtre (un écoulement par le nez)
Le diagnostic se fait par l’examen clinique pet à l’aide d’explorations radiologiques (radio standard, scanner...)
La sinusite peut se compliquer de méningite (inflammation des méninges) qui est une complication grave d’où l’utilité de traiter la sinusite dès sa découverte Le traitement est basé sur l’antibiothérapie, les corticoïdes locaux, les régulateurs des secrétions et le lavage du nez.
Dans certaines situations de sinusites qui ne s’améliorent pas par le traitement médicamenteux, le traitement peut être chirurgical et dans ce cas seul le spécialiste en ORL qui décide de l’utilité ou non d’un tel traitement.
Il existe d’autres infections qui touchent la sphere ORL comme l’angine, la médiastinale, l’éthmoïdite, la thyroidite, la laryngite, l’épiglottite

15) Les tuméfactions du cou :
Le cou peut être le siège d’une tuméfaction c’est-à-dire apparition d’une masse palpable.
La tuméfaction du cou peut être due à un abcès, un nodule thyroïdien, un kyste, une adénopathie, une tumeur
L’identification de la nature d’une tuméfaction se fait par l’examen clinique et à l’aide de certaines explorations biologiques (hémogramme, bilan inflammatoire..) radiologiques (échographie, scintigraphie, scanner…), anatomopathologiques (cytoponction, biopsie…)
Le traitement dépend de la cause, il peut être médical (prescription d’un médicament) ou chirurgical.

Qu’elles sont les explorations en ORL ?

Les explorations en ORL sont très variées, elles comportent :
a) Les explorations biologiques : Glycémie, bilan lipidique, bilan d’hémostase, bilan hormonal…
b) Les explorations radiologiques : Radiographie standard, scanner, IRM, scintigraphie, …
c) Les explorations endoscopiques : nasofibroscopie, laryngoscopie
d) Les explorations anatomopathologiques : cytoponction pour analyse cytologique, biopsie…

e) Les explorations audiométriques :
1) L’audiométrie tonale : c’est un examen essentiel pour l’analyse d’une surdité. Il consiste à faire entendre le malade une série de sons d’intensité et de fréquentes différentes et les résultats seront inscrits sur une courbe où les fréquences sont en abscisse et les intensités perçues sont en ordonnée. Cet examen permet la détermination des seuils de perception des sons purs.
2) L’audiométrie vocale : cet examen analyse l’audition à l’aide de phonème, des mots ou des phrases. Il consiste à faire entendre le malade une série de mots d’intensités croissantes. Le pourcentage de mots correctement entendu par série permet de dresser une courbe.
Cet examen confirme le seuil de l’audiométrie tonale et permet d’évaluer l’aptitude du patient pour la compréhension de la parole. En d’autres termes, l’audiométrie vocale permet d’apprécier le retentissement du trouble auditif sur la compréhension.
3) L’impédancemetrie : cet examen évalue l’integrité du système de transmission du son de l’oreille moyenne, les voies nerveuses de l’audition et le nerf de la facial et il comporte deux tests la tympanométrie (elle mesure la compliance du tympan et des osselets de l’oreille moyenne lorsque celui-ci est soumis à des pressions différentes positive puis négative) et le reflexe stapédien (ce reflexe est évalué par la contraction du muscle de l’étrier suite à une stimulation acoustique et ce qui permet d’explorer l’oreille moyenne et interne, les voies nerveuses de l’audition).
4) Le potentiel évoqué auditif : C’est l’enregistrement de l’activité électrique des centres auditifs au niveau du tronc cérébral en réponse à une stimulation acoustique (un stimulus sonore comme un clic).
Cet examen est réalisé à l’aide de quelques électrodes, placées au niveau du scalp, qui détectent et assurent le recueil de cette activité électrique
Ce test est plus utilisé chez le nouveau-né et l’enfant pour détecter une surdité congénitale.
5) Les otoémissions acoustiques : Ce sont des sons de faibles intensités émis par l’oreille interne et précisément par la cochlée. Elles sont transmises par les osselets jusqu’à la membrane tympanique et au conduit auditif externe. Il existe 3 types d’otoémissions acoustiques : l’otoémission spontanée, l’otoémission provoquée et les produits de distorsion acoustiques
Ces sons sont enregistrés à l’aide d’une sonde acoustique placée au niveau du conduit auditif externe. Ce test est utilisé pour la détection de surdité chez le nouveau-né.
Il existe d’autres explorations comme l’audiométrie comportementale, l’épreuve calorique, la nystagmographie, le potentiel évoqué otolithique, le test d’électromyographie faciale et de stimulation du nerf facial …