L’hépato-gastro-entérologie en Tunisie

Gastro-entérologie et hépatologie en Tunisie

Qu’est-ce que l’hépato-gastro-entérologie ?

L’hépato-gastro-entérologie est une spécialité médicale qui assure la prévention ainsi que la prise en charge diagnostique et thérapeutique des maladies du système digestif. Ce dernier est constitué du tube digestif (l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle, le côlon, le rectum et l’anus) et les glandes digestives (le foie, les voies biliaires et le pancréas). La proctologie (consacré au segment anorectal) et l’hépatologie (focalisée sur le foie et les voies biliaires) en constituent des sous-spécialités. Le médecin spécialisé en gastro-entérologie est dit gastro-entérologue ou hépato-gastro-entérologue.

Quand doit-on consulter un gastro-entérologue ?

Le plus souvent devant des brûlures épigastriques, des crampes épigastriques, des troubles du transit (diarrhées ou constipation), des vomissements, un ballonnement abdominal, une masse abdominale, des hémorragies digestives de faible abondance (hématémèse, rectorragie minimes, méléna),des douleurs abdominales, une dysphagie (= difficulté à avaler les aliments), une toux chronique sans cause cardio-pulmonaire, des régurgitations (=retour involontaire des aliments de l’estomac à la bouche via l’œsophage), une faim douloureuse, une aigreur (=sensation d’un goût amer et acide au niveau de la bouche),, une douleur anale, des épreintes (=faux besoins d’aller à la selle) ou des hémorroïdes une visite chez un gastro-entérologue s’impose.

Les maladies de tractus gastro-intestinal peuvent toucher tout sujet, mais ça n’empêche que certains facteurs de risque sont reconnus tels que le tabagisme, l’alcoolisme, l’alimentation trop riche en lipides et pauvre en végétaux, le stress aigu, les antécédents familiaux de maladies coliques ou rectales héréditaires comme la polypose.

Quelles sont les maladies traitées en hépato-gastro-entérologie ?

Plusieurs pathologies peuvent provoquer un dysfonctionnement de l’appareil digestif et nécessitent donc une prise en charge par un gastro-entérologue. Citons à titre indicatif :

* Les maladies de l’œsophage : reflux gastro-œsophagien, troubles de la motricité œsophagienne (achalasie), œsophagite peptique, œsophagite caustique, varices œsophagiennes

* Les maladies gastriques : ulcère gastrique, gastrite, lymphomes gastriques

* Les maladies intestinales : infections intestinales, ulcère duodénal, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (la maladi de crohn et la rectocolite hémorragique), maladie cœliaque, polypose intestinale, troubles fonctionnels intestinaux

* Les maladies du foie et des voies biliaires : hépatites virales aiguës (A, B, C, D et E), hépatites chroniques, cirrhoses, tumeur bénigne du foie, cancer primitif du foie, amibiase hépatique, lithiase biliaire

- Les maladies du pancréas : pancréatites chroniques, tumeur pancréatique
- Les pathologies ano-rectales non tumorales : hémorroïdes, fissures anales, fistules anales

Comment se préparer pour une visite médicale chez un gastro-entérologue ?

En allant à son rendez-vous avec le gastro-entérologue Tunisie, le patient doit apporter avec lui ses ordonnances récentes ainsi que les différentes explorations (biologiques, radiologiques, endoscopiques) déjà effectuées avec leurs comptes rendus.

D’habitude la consultation en gastro-entérologie ne comporte pas de risques particuliers pour le patient. De toute façon, le médecin est dans l’obligation d’exposer explicitement les modalités, les difficultés ou même les éventuels dangers associés aux gestes diagnostiques et thérapeutiques qu’il aura à pratiquer.

Quelles sont les explorations faites en hépato-gastro-entérologie ?

Les explorations en gastro-entérologie sont multiples. Le choix de faire une telle ou telle exploration dépend du diagnostic suspecté par le gastro-entérologue tenant compte des données de l’interrogatoire et l’examen physique.

Les examens complémentaires suivants ne sont mentionnés qu’à titre indicatif :

* Examens biologiques

-Plusieurs dosages sanguins peuvent être faits tels que la NFS (numération formule sanguine), les transaminases (ASAT, ALAT), les gamma GT, les phosphatases alcalines, la bilirubine totale et conjuguée, le TP, l’électrophorèse des protides (EPP), l’ionogramme, la glycémie, la calcémie, la créatininémie, la ferritinémie, la cuprémie, le dosage de la vitamine B12, les marqueurs tumoraux (ca19-9, alpha-fœto-protéine), les sérologies virales (hépatite B (Antigène Hbs, Anticorps anti Hbc), hépatite C (Anticorps anti VHC), VIH, CMV, EBV), la PCR ADN VHB, le bilan immunologique (les anticorps antinucléaires (AAN), les anticorps anti-muscle lisse, les anticorps anti liver-kidney-microsome (anticorps anti-LKM), les anticorps anti-mitochondries), l’alpha 1 antitrypsine….

-Certaines analyses urinaires s’avèrent parfois nécessaires telles que la cuprurie (en cas de suspicion de maladie de Wilson), l’amylasurie

* Examens radiologiques

Tels que la radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP), l’échographie abdominale, le transit du grêle, le transit œsogastroduodénal (TOGD), le scanner abdominal, l’IRM abdominale et le fibroscan. Ces explorations radiologiques permettent de détecter des signes en faveur du diagnostic des maladies digestives (inflammatoires, infectieuses, tumorales). Elles jouent aussi un rôle important dans le suivi post-thérapeutique en décelant à temps les éventuelles rechutes et complications (par exemple un pneumopéritoine au cours d’un ulcère gastroduodénal compliqué par une perforation, une sténose digestive, un abcès hépatique, l’extension des lésions d’une maladie infectieuse ou inflammatoire, une métastase à distance…).

Le Fibroscan n’est ni une fibroscopie, ni un scanner, contrairement à ce que laisse penser son nom. Cet examen ressemble à une échographie hépatique, il est aussi appelé élastométrie impulsionnelle ultrasonore. Totalement indolore et non invasif, il ne dure qu’une dizaine de minutes. Il sert à évaluer la sévérité de la fibrose hépatique.

* Examens endoscopiques

L’endoscopie digestive est l’œil du gastro-entérologue en tunisie. Elle joue un rôle fondamental dans la prise en charge en charge diagnostique, pronostique et thérapeutique des maladies oeso-gastro-intestinales. L’endoscopie digestive permet de visualiser l’intérieur du tube digestif par l’intermédiaire d’un vidéo-endoscope. Elle peut être réalisée soit par voie haute soit par voie basse. Elle est utilisée à visée diagnostique et/ou thérapeutique.

- Endoscopie digestive haute (ou Fibroscopie œsogastroduodénale) :

Elle est effectuée à jeun par l’introduction à travers la bouche d’un vidéo-gastroscope. Elle peut être faite soit sous anesthésie locale soit sous anesthésie générale (une courte sédation). L’endoscopie œsogastroduodénale permet de :

+ visualiser et explorer les muqueuses œsophagienne, gastrique et duodénale
+ réaliser des gestes à visée diagnostique (biopsies des lésions)
+ effectuer des gestes thérapeutiques (sclérothérapie, ligature de varices œsophagiennes, ablation de tumeur de petite taille)

- Endoscopie digestive basse :

Elle est réalisée par l’introduction à travers l’anus d’un endoscope. Selon la longueur de l’endoscope introduit, on parle d’anuscopie, rectosigmoïdoscopie ou colonoscopie totale.

L’anuscopie permet l’exploration visuelle de la muqueuse anale à travers un anuscope. Elle visualise les hémorroïdes internes.

La rectosigmoïdoscopie (ou coloscopie courte) est faite sans anesthésie. Elle permet de visualiser les muqueuses du rectum et du colon sigmoïde.

La colonoscopie totale (ou coloscopie totale) : elle est effectuée par l’introduction à travers l’anus d’un coloscope. Elle est faite sous anesthésie générale. Le patient doit suivre un régime sans résidu durant la semaine qui précède l’examen. La veille de l’examen il doit boire le liquide de préparation colique prescrit par le gastro-entérologue. La coloscopie permet de :

+ visualiser et explorer la totalité de la muqueuse colique et le segment terminal de l’iléon
+ réaliser des biopsies coliques
+ pratiquer des gestes thérapeutiques tel que la polypectomie (=ablation de polype)

* Explorations fonctionnelles digestives

- Explorations fonctionnelles digestives hautes telles que la manométrie œsophagienne qui a un grand intérêt dans le diagnostic des maladies motrices de l’œsophage et la PH-métrie œsophagienne qui permet de détecter un reflux gastroœsophagien dans 96% des cas.
- Exploration fonctionnelle digestive basse telle que la manométrie ano-rectale qui a un intérêt dans le diagnostic de la constipation terminale et l’incontinence anale.

* Examens anatomopathologiques des tissus digestifs obtenus par biopsies

- la biopsie œsophagienne : pratiquée par exemple en cas d’endo-brachy-œsophage (=métaplasie de la muqueuse œsophagienne liée au reflux gastro-œsophagien) permet de dépister précocement une transformation maligne des lésions.

- la biopsie gastrique : faite par exemple en cas d’ulcère gastrique permet de chercher une dégénérescence maligne

- biopsie intestinale (colique, rectale) : réalisée si suspicion de maladie de crohn, rectocolite hémorragique

- la ponction biopsie du foie (PBF) : réalise une analyse histologique du tissu hépatique. Elle permet de détecter une tumeur hépatique et préciser sa nature maligne ou bénigne. Elle fait le diagnostic d’une fibrose hépatique et évalue son grade d’activité permettant ainsi de guider le protocole thérapeutique d’une cirrhose.