Anatomie pathologique Tunisie

Anatomie pathologique tunisie

Qu’est-ce que la Anatomie pathologique ?

L’anatomie pathologique tunisie est une spécialité médicale permettant l’analyse et l’identification des lésions à l’échelle cellulaire et tissulaire des différents organes du corps humain. Elle joue un rôle clé dans le diagnostic, l’établissement du pronostic et le traitement dans la pathologie humaine. Ces lésions sont considérées comme étant des altérations morphologiques ou architecturales des organes.

Les causes des lésions cellulaires et tissulaires sont variées :

1) Maladies génétiques
2) Maladies infectieuses (bactérienne, virale, parasitaire, mycosique)
3) Maladies inflammatoires
4) Maladies dysimmunitaires (déficit immunitaire, agression auto-immune…)
5) Maladies dégénératives (dues au vieillissement)
3) Maladies tumorales (adénome, carcinome, sarcome…)
4) Agression physique (traumatisme, radiation, pression, température…)
5) Agression chimique (caustiques, médicaments, produits chimiques solides ou liquides…)
6) Trouble hormonale (déficit hormonal ou excès)
7) Trouble nutritionnel (surcharge, dénutrition, altération métabolique)

Le spécialiste en anatomie pathologie est appelé médecin anatomopathologiste ou tout simplement le pathologiste.

Le médecin pathologiste reçoit plusieurs types de prélèvements (lavage broncho alvéolaire pour analyse cytologique, produit de ponction à l’aiguille creuse, frottis cervico-vaginal, biopsie chirurgicale, pièce reséquée, pièce pour examen extemporané …) en provenance de divers spécialistes : chirurgien, gynécologue orthopédiste, urologue, neurochirurgien, cancérologue, radiologue, dermatologue, pneumologue, pédiatre, gastroentérologue…

L'examen anatomopathologique est guidé par les données cliniques, biologiques, hormonales, biochimiques, bactériologiques, parasitologiques, virologiques, mycologiques, immunologiques, radiologiques et les résultats des biopsies anciennes …

La cytopathologie et l’histopathologie

Ce sont deux méthodes d’étude anatomopathologique qui sont axées sur l’analyse : cellulaire (cytopathologie) et tissulaire (histopathologie).

A) La cytopathologie : c’est l’analyse de la structure des cellules pathologiques.

a) Le Cytodiagnostic : C’est un examen rapide et relativement peu invasif. Il repose sur la connaissance de la morphologie des cellules néoplasiques. Il permet le dépistage de lésions muqueuses débutantes et indétectables macroscopiquement comme dans le dépistage des lésions néoplasiques du col de l’utérus à partir d’un frottis cervico vaginal. Cette méthode permet seulement la détection de cellules anormales. Elle ne peut pas préciser l’évolution intrinsèque de la maladie détectée (par exemple cette méthode ne peut pas préciser si un cancer est déjà évolué localement ou non). L’identification de cellules suspectes impose la réalisation d’une biopsie pour déterminer le stade de la pathologie à savoir un cancer invasif ou non invasif.

A titre d’exemple, la détection de lésions du col par cytodiagnostic et la confrontation aux données de la biopsie qui dans le cas ou le stade non invasif (cancer intraépithélial) se confirme, elles permettent la réalisation d’une opération chirurgicale limitée pour minimiser le risque de survenu d'un cancer invasif et d’améliorer ainsi le pronostic ultérieur.

Plusieurs types de prélèvements peuvent être analysés par l’étude cytologique tel que:

1) Les liquides obtenus par ponction d'un épanchement d’une cavité (liquide synoviale, liquide pleural, liquide céphalo-rachidien, liquide péritonéal, …)
2) Les produits de raclage (les frottis cervico-vaginaux et les produits de cytoponction à l’aiguille de nodules ou de ganglions.)

On cite à titre d’exemple :

La cytologie urinaire permet la détection d’un carcinome in situ de la vessie invisible à la cystoscopie.

La ponction d’un nodule thyroïdien permet de déterminer son caractère malin ou non

La ponction d’un ganglion lymphatique permet la découverte d’un lymphome

L’histopathologie

C’est l’analyse histologique des tissus pathologiques.
L’analyse histologique se fait sur des prélèvements tissulaires comme:

1) La biopsie simple:
Prélèvement directe : cutanée (prélèvement de peau) ou de la muqueuse (muqueuse labiale…).
Chirurgicale,
Endoscopique (fibroscopie digestive, colonoscopie, bronchique, cystoscopie, laryngoscopie)

2) La biopsie-exérèse : c’est un prélèvement tissulaire de toute la lésion.

3) La pièce opératoire : c’est un prélèvement tissulaire de toute la lésion et des tissus de voisinage et parfois associées à un ensemble de ganglions drainant le tissu tumoral

Les produits de curetage

C) Les techniques d’analyse en cytopathologie et d’histopathologie

II) Les techniques d’analyses cytopathologiques et histopathologiques

Le pathologiste emploie un certain nombre de techniques qui sont essentielles pour clarifier le diagnostic et /ou le pronostic dans l’analyse des lésions tissulaires comme:

1) L’examen macroscopique :
Le but de cet examen est de :
Examiner à l'œil nu ou à l'aide d'une loupe pour une description détaillé (forme, couleur, aspect...)
Mesurer
Peser
Orienter.
Apprécier la consistance.
Déterminer le rapport avec les tissus de voisinage et préciser les limites de l’exérèse.

2) L’examen microscopique :
C’est l’examen des lames au microscope après une préparation adéquate du tissu prélevé. Cet examen permet d’identifier certains types d’anomalies cellulaires à savoir :
a) Les anomalies de forme
b) Les anomalies de volume
c) Les anomalies de nombre
d) Les anomalies de couleur
e) Les anomalies de position
e) Les anomalies de connexion
f) Les anomalies de déviation du contenu etc

L’analyse microscopique aide à la différenciation entre une tumeur bénigne (adénome prostatique, fibrome utérin, lipome, ostéome, chondrome, leiomyome, angiome, tératome mature …) et une tumeur maligne (adénocarcinome, fibrosarcome, liposarcome, ostéosarcome, chondrosarcome, leiomyosarcome, angiosarcome…)

Certaines caractéristiques microscopiques différencient une tumeur bénigne (tumeur bien différenciée, division cellulaire rare, absence de destruction du tissu normal, limite nette et parfois même encapsulée, lame basale respectée, absence d’atteinte ganglionnaire à distance…) d’une tumeur maligne (mitoses multiples, anisocaryose, augmentation du rapport nucléocytoplasmique, croissance accélérée, altération du tissu de voisinage, absence de limites nettes, envahissement ganglionnaire, extension au-delà de la lame basale…)

Cependant, l’analyse à l’échelle microscopique permet :
• la détermination du type histologique d’une lésion tumorale
• l’évaluation de l’histopronstic qui est définit par certains paramètres cellulaires (degré de différenciation tumorale, présence ou non d’anomalies cyto-nucléaires, anomalies mitotiques….)
• l’établissement du degré de l’extension d’une lésion néoplasique permettant ainsi la classification TNM
• la détermination des limites d’une exérèse chirurgicale.

Une tumeur maligne est une tumeur qui peut métastaser et envahir d’autre tissu et donner ainsi des localisations secondaires situées à distance de la lésion primitive alors qu’une tumeur bénigne est une tumeur qui généralement n’a aucun pouvoir métastatique.

3) L’immunohistochimie : (détection de protéines particulières)
L’analyse par immunohistochimie est basée sur l’utilisation d’anticorps mono ou polyclonaux pour identifier certaines protéines cellulaires qui caractérisent l’origine tumorale comme:
a) La détermination de la nature d’un filament intermédiaire du cytosquelette des cellules analysées (cytokératine, desmine, vimentine…)
b) L’identification de marqueurs spécifiques de la surface membranaire (CD20, NCAM …) des cellules.
c) L’identification de marqueurs cytoplasmiques qui sont les produits de sécrétion cellulaire (mucine, chromogranine, thyroglobuline…)

4) La biologie moléculaire :
Les techniques de la biologie moléculaire sont utilisées pour identifier des altérations moléculaires survenues dans les cellules néoplasiques Celles-ci permettent la recherche d’une anomalie moléculaire bien précise (mutation, translocation, réarrangement, amplification …) ainsi que la conséquence protéique de ces anomalies (expression, surexpression …) La biologie moléculaire permet aussi de distinguer les néoplasies d’apparence identique et de rassembler les néoplasies d’apparence différente Les analyses de biologie moléculaire sont essentielles pour diagnostiquer certaines maladies tumorales comme les lymphomes…, l’établissement d’un pronostic ainsi que pour guider la stratégie thérapeutique du clinicien ou du chirurgien.

L’anatomopathologiste contribue à l’acte opératoire en temps réel en réalisant l’examen extemporané qui se fait sur un prélèvement frais envoyé du bloc opératoire aux mêmes instants que le geste opératoire est en cours. Le résultat est délivré au chirurgien dans les minutes qui suivent le prélèvement. Il guide le chirurgien dans la décision de la stratégie opératoire qu’il doit adopter.

Toutefois, lorsque le caractère néoplasique est confirmé de façon formelle, le pathologiste informe le chirurgien de toutes les conclusions qui ont été tirées de l’analyse antomopathologique de la pièce opératoire.

Les conclusions rédigées par le pathologiste sont basées sur l’examen macroscopique, l’interprétation d’images microscopiques (il étudie l’ultrastructure des cellules, le type tissulaire, son caractère néoplasique ou non ainsi que le degré d’agressivité de chaque type de cellule (le grade histologique)) et du contexte clinique. Le pathologiste réalise aussi des analyses très complexes permettant la détection de certains récepteurs particuliers ou d’un type spécifique d’antigène pouvant aider le clinicien ou le chirurgien de choisir le traitement le plus adapté à chaque patient et de façon plus spécifique. A ce titre, nous signalons que c’est uniquement l’examen anatomopathologique qui permet d’infirmer ou de confirmer la nature cancéreuse d’une lésion de manière formelle.

L’anatomie pathologie permet au médecin clinicien de spécialité médicale ou chirurgicale d’avoir la possibilité de réaliser une confrontation entre les éléments cliniques et les données anatomo-pathologiques pour qu’il puisse affiner ses prises de décisions en vers ses patients.