La grossesse est une étape fondamentale de la reproduction humaine. Elle débute par la fécondation d’un ovocyte par un spermatozoïde et s’achève par l’accouchement et la naissance du bébé. La fécondation se déroule naturellement au sein des trompes de Fallope, puis l’ovocyte fécondé est acheminé vers l’utérus s’y installe pour se développer durant neuf mois. Toutefois, il arrive que cette implantation se fasse, accidentellement, en dehors du « nid naturel » et principalement au niveau des trompes de Fallope ou des ovaires.
Ainsi, cette implantation « accidentelle » donne naissance à une grossesse extra-utérine ou encore appelée ectopique. Ce type de grossesse est cliniquement considéré comme urgence chirurgicale en gynécologie.
En effet, la grossesse extra-utérine et principalement celles tubaires (qui se développent au niveau des trompes de Fallope) sont des grossesses très risquées pour la santé de la femme et pratiquement mortelles pour le fœtus.
Les causes exactes des grossesses extra-utérines n’ont pas été définies. Mais certains facteurs de risques communs ont été mis en évidence par les experts en la matière dont notamment nous citons les maladies sexuellement transmissibles, le tabagisme, la chirurgie de la stérilité, l’âge de la maman, la procréation in-vitro, les anomalies congénitales au niveau des trompes de Fallope empêchant la migration de l’ovule, les séquelles de certaines maladies gynécologiques dont la salpingite etc.
Le dépistage d’une grossesse extra-utérine se fait dès les premières semaines de grossesse. En effet, l’œuf fécondé se développe naturellement mais les trompes de Fallope ou les ovaires ne sont pas apte à lui procurer les nutriments et le cadre nécessaires pour continuer le processus d’évolution et de création d’un bébé. Ainsi, l’œuf commence à s’enkyster et une hémorragie ne tarde pas à apparaitre en dégageant des pertes de sang noirâtres ou brunâtres. Ces pertes sont accompagnées par des douleurs pelviennes d’intensité variable et progressive. Ces douleurs sont inhérentes au dilatement anormal de la trompe qui ne peut contenir l’évolution de l’œuf.
En ce sens, le passage hâtif chez le gynécologue est vital. En effet, l’ignorance de tels symptômes peut donner lieu à une rupture de la trompe de Fallope tout en provoquant une hémorragie cataclysmique. De même, et en cas d’implantation de l’œuf au niveau de l’un des ovaires, des douleurs pelviennes irradiant du bas ventre vers l’épaule, accompagnent le développement de l’œuf.
Ainsi, et dès le dépistage de la grossesse extra-utérine, l’hospitalisation de la femme sujette est impérative et l’intervention chirurgicale est urgente. Dans certains cas rares, la régression spontanée est envisageable mais nécessite une surveillance stricte. Mais, généralement, la grossesse extra-utérine exige un traitement chirurgical d’urgence.
Ce traitement varie selon chaque cas et précisément selon l’intensité des dégâts causés par la grossesse et le lieu d’implantation de l’œuf. Le chirurgien obstétricien opte, en ce sens, à l’élimination totale de la trompe ou de la cavité péritonéale (ovaire) ou a la stricte élimination de l’œuf, mort ou vivant, tout en conservant les organes de l’appareil génital de sa patiente.
Cette intervention chirurgicale peut être réalisée par laparotomie ou cœlioscopie selon le cas.
Après l’intervention, la patiente sujette peut reprendre le cours normal de sa vie naturelle et sexuelle. La chirurgie de la grossesse extra-utérine est sans effet négatif sur la fertilité féminine mais le risque de récidive devient plus important chez les patientes sujettes. Le passage périodique auprès de leurs gynécologues est donc impératif pour ces patientes afin d’éviter toute complication lors d’une grossesse ultérieure.