Qu’est-ce que la Urologie ?
L’urologie est une spécialité médico-chirurgicale qui traite les maladies de l’appareil urinaire et des glandes surrénaliennes chez l’homme et la femme et de l’appareil génital de l’homme. Les attributions de l’urologie se sont diversifiées avec la naissance des sous spécialités comme l’andrologie (qui prend en charge les troubles génitaux de l’homme comme la stérilité masculine et les troubles de l’érection) et la neuro-urologie (qui prend en charge les dysfonctionnements neurologiques de l’appareil urogénital et en l’occurrence ceux des sphincters et de la vessie).Le spécialiste en urologie est appelé urologue.
L'appareil urinaire de l’être humain est formé par les 2 reins, les 2 uretères, la vessie et l’urètre.
1) Les 2 reins (droit et gauche) : le rôle des reins est d’assurer :
a) La filtration et l’épuration du sang.
b) La formation de l’urine
c) Le maintien d’un PH sanguin dans la fourchette de la normale.
d) Le maintien de l’équilibre hydrominéral
e) L’activation de la vitamine D
f) La synthèse de certaines substances comme : l’érythropoïétine (c’est une hormone qui intervient dans la formation des globules rouges), la rénine (enzyme qui intervient dans la régulation de la pression artérielle)…
2) Les 2 uretères : le rôle des uretères est de conduire l’urine depuis le rein vers la vessie.
3) La vessie : c’est le lieu de stockage de l’urine avant son évacuation du corps humain.
4) L’urètre : le rôle de l’urètre est d’évacuer l’urine depuis la vessie vers l’extérieur.
Les organes génitaux de l’homme sont formés par :
a) Le pénis : c’est l’organe de la copulation
b) Les testicules : en nombre de deux et qui sont situés dans le scrotum. Les testicules ont deux fonctions : endocrine (la synthèse de l’hormone sexuelle masculine qui la testostérone responsable de l’apparition ainsi que du maintien des caractères sexuels secondaires (timbre de la voix de l’homme, le développement de la pilosité pubienne et axillaire, développement de la musculature masculine, stimulation de la synthèse des spermatozoïdes…) et exocrine (la synthèse des spermatozoïdes). Les testicules fonctionnent sous la commande de l’hypophyse antérieure.
c) La prostate : c’est une glande sexuelle
d) La vésicule séminale : c’est une glande sexuelle et représente le lieu de stockage du sperme.
Les caractéristiques d’une miction normale :
La miction est l’acte d’uriner. Une miction normale a les caractéristiques suivantes:
1) Complète sans gouttes retardataires
2) Sous le contrôle de la volonté
3) Sans douleur
4) Exclusivement diurne sauf si l’individu a bu beaucoup d’eau avant de dormir
5) La durée moyenne de la miction est estimée à un temps inférieure à une minute.
6) Le volume moyen d’urine par miction est estimé à 350 ml.
7) Le nombre moyen de miction avoisine 6 fois par jour.
Facteurs de risque de maladies urogénitales
1) Pour les infections urogénitales: Avoir des rapports sexuels non protégés avec des personnes infectées au niveau de la filière génitale, la grossesse, le diabète
2) Pour les calculs rénaux : une mauvaise hydratation, la sédentarité, la consommation exagérée de la vitamine C, la prise de certains médicaments, une alimentation très riche en sel, en sucre et en protéine.
3) Pour la stérilité masculine : tabagisme, surpoids, obésité, anomalie génétique.
4) Pour le cancer du rein: le tabagisme, l’obésité, l'hypertension artérielle, la dialyse, la dysplasie multikystique, la transplantation rénale, l’hérédité (la maladie de Von Hippel-Lindau).
5) Pour le cancer de la prostate : la prédisposition génétique
6) Pour le cancer testiculaire : l’ectopie testiculaire, la cryptorchidie, l’atrophie testiculaire quelle qu’en soit la cause, l’antécédent de cancer du testicule est facteur de risque de cancer controlatéral, sida.
7) Pour le cancer de la vessie : le tabagisme, l’exposition à certains produits toxiques cancérogènes (goudrons, amines aromatiques…etc.)
Quand consulter un urologue ?
Voici quelques signes de maladies urogénitales qui nécessitent une consultation en urologie:
1) Dysurie (miction par poussée abdominale associée à un achèvement lent et progressif goutte à goutte)
2) Pollakiurie (mictions fréquentes > 6 fois/jour et 2 fois/nuit avec un volumed’urine réduità chaque miction)
3) Brûlures mictionnelles (sensation de brûlure urétrale durant l’évacuation de l’urine)
4) Nycturie (besoin d’uriner pendant la nuit plusieurs fois)
5) Impériosité mictionnelle = Urgenturie (c’est une envie irrépressible d’uriner survenant de façon soudaine)
5) Sensation d’une vidange incomplète de la vessie
6) Enurésie (miction involontaire diurneou nocturne)
7) Incontinence urinaire (c’est une fuite involontaire et incontrôlable d’urine survenant en dehors de la miction)
8) Diminution du jet d’urine
9) Hématurie (émission du sang avec l’urine)
10) Urétrroragie (écoulement du sang par le méat urétral)
11) Douleur au niveau des testicules
12) Douleur périnéale
13) Tuméfaction au niveau des bourses
14) Gonflement de la poche préputiale (gonflement du prépuce)
15) Impossibilité d’uriner (rétention vésicale)
16) Ecoulement purulent de l’urètre (c’est l’écoulement d’un liquide par l’urètre d’aspect trouble)
17) Douleur au niveau des fosses lombaires (douleur en bas du dos)
18) Présence d’une masse au niveau de la région lombaire.
19) Apparition d’une déformation au niveau du pénis
20) Impuissance sexuelle
21) Priapisme (érection douloureuse et prolongée, dépassant 3 heures, et qui survient en dehors de toute stimulation sexuelle)
22) Ejaculation précoce
23) Ejaculation rétrograde : L’éjaculat passe dans la vessie et se mêle avec les urines
24) Hémospermie (présence du sang dans l’éjaculat)
25) Stérilité masculine
26) Accentuation de la courbure du pénis
27) Dyspareunie (douleur déclenchée par le rapport sexuel)
28) Diminution de la libido chez l’homme
29) Diminution ou modification de la répartition de la pilosité.
On cite quelques exemples de maladies qui sont pris en charge par un urologue :
1) Les infections urinaires chez la femme et urogénitales chez l’homme :(pyélonéphrite aigue, pyélonéphrite emphysémateuse, pyélonéphrite xanthogranulomateuse ou chronique, cystite aigue, cystite chronique, urétrite, abcès du rein, pyonéphrose, prostatite aigue et chronique, orchite, épididymite, orchiépididymite, balanite, infection balanopréputiale, tuberculose uro-génitale, kyste hydatique rénal, bilharziose (ou schistosomiase) urinaire.
2) Les tumeurs de l’appareil urinaire et génital :(tumeur de la vessie, tumeur urétérale, tumeur du rein) chez la femme et l’homme et les tumeurs de l’appareil génital de l’homme (tumeur de la prostate, les tumeurs de la verge, les tumeurs testiculaires…)
Voici quelques caractéristiques des tumeurs urologiques :
A) Cancer testiculaire :
Le cancer testiculaire touche le plus l’homme jeune entre 15 et 50 ans et il est localisé le plus souvent au niveau d’un seul testicule.
Il existe plusieurs types de tumeurs testiculaires à savoir :
a) Tumeur germinale (90%) : tumeurs séminomateuses (40%) et tumeurs non séminomateuses (60%) (choriocarcinome, carcinome embryonnaire, tératome…)
b) Tumeurs non germinales (10%) : tumeurs des cordons sexuels et du stroma gonadique (tumeurs des cellules : peu différenciés, de Leydig, de Sertoli, de la granulosa, mixtes), tumeurs des annexes (mésothéliome, tumeurs adénomatoide, tumeurs des tissus mous, tumeur de Bernner, sarcome), tumeurs de l’ébauche gonadique (androblastome, gonadoblastome), et d’autres tumeurs comme (tumeur hémopoiéitiques, lymphomes, tumeur du rete testis, carcinoïdes…)
Le cancer testiculaire peut se manifester par :
a) Douleur avec une sensation de pesanteur testiculaire
b) Une augmentation du volume du scrotum
c) Une gynécomastie (augmentation du volume des seins)
d) Une baisse de la libido
B) Les tumeurs du rein
Il existe des tumeurs bénignes (kyste rénal, angiomyolipome) et des tumeurs malignes (carcinome à cellules claires, carcinome tubulopapillaire, carcinome des tubes collecteurs de Bellini)
Le cancer rénal est rare et il se manifeste essentiellement par : une hématurie totale, une douleur lombaire et une néphromégalie (augmentation du volume du rein)
Les explorations radiologiques utiles pour le diagnostic : l‘échographie, le scanner, L’IRM…
Le traitement est chirurgical et se fait en fonction des résultats des différentes explorations.
C) Tumeur de la prostate :
C’est un adénocarcinome dans plus de 95% des cas.
Il existe 3 types d’adénocarcinome :
a) Bien différencié
b) Moyennement différencié
c) Peu ou indifférencié
Ce cancer peut se manifester par :
a) Douleurs périnéales
b) Hématurie (sang dans les urines)
c) Hémospermie (le sperme est mélangé avec du sang)
d) Signes irritatifs (pollakiurie, mictions impérieuses)
e) Signes obstructifs (dysurie, jet faible, gouttes retardataires, rétention vésicale, impression de vidange incomplète).
Le diagnostic du cancer de la prostate est suspecté par :
1) La clinique surtout par la réalisation d’un toucher rectal qui peut détecter un nodule indolore, irrégulier et dur évocateur d’un cancer prostatique
2) Le dosage biologique de la PSA.
La confirmation du diagnostic se fait à l’aide d’une preuve histologique : c’est l’examen anatomopathologique d’une biopsie prostatique.
Il existe plusieurs types de traitement : (la prostatectomie radicale, la curiethérapie, la radiothérapie, l’hormonothérapie….).
Le choix entre ces différents types de traitement dépend de plusieurs facteurs comme : la tumeur est localisée ou métastatique (classification TNM), le volume de la tumeur prostatique et l’espérance de vie du malade …
La prise en charge du cancer prostatique se fait par la collaboration entre l’urologue radiothérapeute, le chimiothérapeute, le néphrologue…
D) Les tumeurs vésicales et des uretères (carcinomes urothéliaux) :
Les tumeurs les plus fréquentes sont des tumeurs épithéliales (carcinomes à cellules transitionnelles (90%), carcinome à cellules squameuses épidermoïdes, adénocarcinome, carcinomes indifférenciés) et il y’a d’autres tumeurs (sarcomes, léiomyomes…)
Parmi les signes de ces tumeurs:
Au niveau de la vessie :
a) Hématurie terminale intermittente ou permanente avec des caillots
b) Signes urinaires (impériosité, pollakiurie, brulures mictionnelles)
c) Infections urinaires à répétition
d) Œdème unilatéral d’un membre inférieur
Certains examens sont utiles pour le diagnostic comme : l’analyse cytobactériologique des urines à la recherche d’une infection associée, la cytologie urinaire à la recherche de cellule tumorale et la cystoscopie qui localise la tumeur vésicale.
Selon le cas, l’urologue peut demander d’autres explorations radiologiques, biologiques…
Parmi les traitements on cite : l’ablation d’un polype vésicale par résection endoscopique, la BCG thérapie par instillation de bacilles de Calmette et Guérin atténués (c’est la chimiothérapie endovésicale) …
Au niveau des uretères :
a) Hématurie totale
b) Colique néphrétique (douleur lombaire)
Le diagnostic d’un cancer des uretères repose sur l’imagerie (scanner, urographie, IRM) et sur l’urétéroscopie. L’examen endoscopique permet la localisation de la tumeur et la réalisation des biopsies.
Le traitement est essentiellement chirurgical.
E) Le cancer du pénis :
Certains facteurs favorisent l’apparition d’une tumeur au niveau du pénis : le défaut d’hygiène, une lésion dermatologique précancéreuse du prépuce ou du gland peut dégénérer et se transformer en cancer au cours du temps, l’infection génitale par le virus du papillome humain (HPV). Parmi les signes cliniques d’une tumeur maligne au niveau du pénis : l’augmentation de volume du gland et du pénis, brûlures, le saignement de la lésion, le prurit
On note aussi que la persistance d’une tache rouge au niveau du gland malgré une hygiène génitale correcte, impose une consultation en dermatologie ou en urologie.
Le diagnostic d’une lésion précancéreuse, doit être suivi par la réalisation d’une biopsie pour un examen anatomo-pathologique.
Le traitement se fait en fonction de l’étendue de la tumeur.
3)La lithiase urinaire (lithiase urétrale, lithiase vésicale, lithiase urétérale, lithiase pyélique, lithiase calicielle...).
Les lithiases se manifestent essentiellement par des douleurs lancinantes au niveau lombaire, les douleurs peuvent être d’un seul côté (unilatéral) ou des deux côtés (bilatéral) avec une irradiation descendante vers les organes génitaux externes. Il y’a aussi d’autres signes associés comme : la dysurie, la pollakiurie, les brûlures mictionnelles, nausées, vomissements.
Certains examens radiologiques sont utiles pour détecter une lithiase comme : La radiographie de l’arbre urinaire, l’urographie intraveineuse, l’échographie de l’appareil urinaire, l’uroscanner…
L’exploration biologique permet de détecter une infection urinaire (ECBU, hémogramme, bilan inflammatoire) ainsi que la détection de certains facteurs favorisant l’apparition d’une lithiase (acide urique, calcémie, phosphorémie, PTH…)
Le traitement d’une lithiase urinaire dépend de sa taille, son siège au niveau de l’appareil urinaire et son origine …
Il existe plusieurs types de traitement comme : les règles hygiéno-diététiques, le traitement médical, la lithotripsie extracorporelle, Urétérorénoscopie souple laser pour calcul du haut appareil urinaire, la néphrolithotomie percutanée et le traitement chirurgical.
4) L’incontinence urinaire de l’adulte : perte involontaire d’urines par l’urètre en dehors de la miction. On distingue 3 types d’incontinence :
a) Incontinence à l’effort : c’est une perte involontaire d’urine par l’urètre suite à un effort (toux,rire,changement de position, activité sportive) non précédée par la perception d’un besoin.Parmi les causes de cette incontinence on cite : la constipation chronique,la toux chronique, le port de masses lourdes,carence hormonale ménopausique…
b) Incontinence par impériosité : c’est une perte involontaire d’urine mais elle est précédée par un besoin d’emblée très urgent. La fuite urinaire peut survenir la nuit et au repos, sans avoir effectué le moindre effort. Parmi les causes de cette incontinence on cite : la tumeur vésicale, la sténose urétrale, la cystite infectieuse, la cystite radique, la cystite chimique, certains médicaments comme les opiacés…
c) Incontinence mixte : C’est l’association des deux types d’incontinences sus-citées.
Certains examens sont utiles dans l’exploration de l’incontinence urinaire comme :
1) Exploration urodynamique : (la débitmètrie, la cystomanometrie, la profilométrie, l’urétromanométrie)
2) Exploration biologique : ECBU, hémogramme, bilan inflammatoire, bilan rénal
3) Exploration radiologique : radiographie standard des voies urinaires, échographie de l’appareil urinaire, uroscanner, …etc
4) Examen endoscopique : la cystoscopie
Ces examens sont cités à titre indicatif, seul l’urologue qui peut préciser à son malade les examens nécessaires pour son cas précis.
Le traitement dépend du type de l’incontinence et on cite à titre indicatif les différents types de traitement
Incontinence urinaire d’effort : La rééducation périnéale, les injections péri-urétrales, les ballons péri-urétraux, le sphincter artificiel, la colpo-suspension pour la femme.
Incontinence par impériosité: Les mesures hygiéno-diététiques, la rééducation périnéale, le traitement médical par les anticholinergiques, la neuromodulation (pacemaker vésical).
Incontinence mixte : Les deux anomalies de l’incontinence urinaires sont traitées.
5) La vessie neurologique ou neuro-vessie :
Cette maladie est secondaire à un trouble du système nerveux (fonctionnel ou organique) entrainant une perturbation dans le transfert de l’influx nerveux qui chemine du cerveau jusqu’à la vessie et altérant ainsi le mécanisme de la miction. Parmi les causes de cette pathologie on cite : malformation de la moelle épinière, traumatisme de la moelle épinière, spina-bifida, la sclérose en plaque, la maladie de parkinson, un accident vasculaire cérébral…
Les signes cliniques de cette maladie sont la rétention aigue ou chronique d’urine, et l’incontinence urinaire et ce qui altère la qualité de la vie.
Plusieurs examens sont utiles comme l’analyse des urines (ECBU), un bilan rénal, une échographie de l’appareil urinaire, un scanner, un bilan urodynamique….
Selon la cause suspectée par l’urologue, des examens spécifiques pour chaque malade seront demandés
Le traitement dépend de la cause.
6) L’hypertrophie bénigne de la prostate :
L'hypertrophie bénigne de la prostate est une maladie fréquente chez les sujets âgés caractérisée par une augmentation du volume de la prostate, elle est liée au développement d'un adénome prostatique formant ainsi un obstacle chronique à la vidange vésicale.
Parmi les signes cliniques de cette maladie on cite :
a) Pollakiurie diurne et nocturne
b) Nycturie
c) Urgenturies
d) Brûlures mictionnelles
e) Sensation de vidange vésicale incomplète témoignant de la présence d’un résidu post-mictionnel
f) Dysurie (Une faiblesse du jetet une miction aidée par une poussée abdominale)
Le toucher rectal (TR) est un examen indispensable et retrouve des signes en faveur d’adénome prostatique : une prostate volumineuse, ferme, indolore, lisse, élastique, souple, régulière. Il permet entre autre le dépistage du cancer de la prostate. Un TR évocateur d’une tumeur maligne de la prostate est une indication à la réalisation des biopsies prostatiques avec examen anatomopathologique.
Certains examens complémentaires sont utiles comme le dosage de la PSA, ECBU, créatinine, débitmètre et l’échographie rénale et vésico prostatique…
L’urologue en Tunisie peut demander d’autres analyses biologiques et radiologiques selon le cas.
Cette maladie peut se compliquer et être à l’origine de : vessie de lutte, rétention aiguë d'urine, infections urogénitales, lithiase vésicale et à la longue d’une insuffisance rénale chronique obstructive.
Le traitement peut être médical en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate non compliquée et chirurgical en cas de complication ou d’échec du traitement médical.<
7) Les troubles de l’érection :
Le dysfonctionnement érectile est défini par l’impossibilité d’obtenir et/ou de maintenir une érection suffisante permettant l’accomplissement de l’acte sexuel de façon satisfaisante et ceci pendant plus de 3 mois.
Les troubles de l’érection peuvent être de cause psychogène ou organique.
Parmi les causes psychogènes on cite :
a) La dépression
b) Le stress
c) L’anxiété
Parmi les causes organiques on cite :
a) Causes endocriniennes : diabète, hypercorticisme, hyperprolactinémie, hypogonadisme, hypothyroïdie…
b) Causes neurologiques : maladie de Parkinson, accident vasculaire cérébral, sclérose en plaque, neuropathie périphérique…
c) Causes vasculaires : l’athérosclérose, l’artérite oblitérante
d) Causes médicamenteuses : les antihypertenseurs, les hypolipémiants, les psychotropes, les anti-androgènes, les antiulcéreux (anti H2)
8) Les troubles de la sexualité
a) Trouble du désir sexuel : une baisse ou une aversion
b) Trouble de l’excitation sexuelle : C’est la difficulté de créer et /ou de maintenir une érection rigide
c) Troubles de l’orgasme : il existe plusieurs types de trouble de l’orgasme : l’anorgasmie, le retard de l’orgasme, l’anéjaculation, l’éjaculation rétrograde, l’éjaculation retardée, l’éjaculation précoce ou prématurée
d) Troubles sexuels douloureux : Ils sont représentés par la dyspareunie et le vaginisme.
Il existe plusieurs causes de troubles de la sexualité (psychiques et organiques)
La prise en charge de ces troubles se fait par la collaboration entre l’urologue et le médecin psychiatre.
9) Les maladies génito-scrotales chez l’homme (hernie inguinale, hernie inguinoscrotale, hydrocèle vaginale, kyste du cordon spermatique, ectopie testiculaire,cryptorchidie, anorchidie, torsion testiculaire, phimosis, paraphimosis, torsion testiculaire, varicocèle, maladie de lapeyronie, micropénis…)
10) Les traumatismes des organes de l’appareil urinaire chez l’homme et la femme (contusion rénale, fracture rénale, plaie vésicale, rupture urétérale, rupture urétral…) et les traumatismes génitaux chez l’homme (contusion testiculaire, fracture testiculaire,fracture de la verge …)
11) La stérilité masculine (primaire et secondaire)
La stérilité masculine est dite primaire lorsqu’il n’a pas eu aucune grossesse.
La stérilité est dite secondaire s’il y a eu au moins une grossesse qui a abouti à la naissance d’un nouveau-né.
On cite quelques exemples de causes de stérilité masculine :
a) Les infertilités obstructives (une obstruction au niveau des voies excrétrices des spermatozoïdes)
b) Les troubles de la spermatogenèse
c) L’agénésie épididymo-déferentielle
d) Les agénésies congénitales des canaux déférents
e) La varicocèle
f) Les insuffisances hypothalamo-hypophysaires
j) Le déficit en 5 α-réductase
h) L’hyperprolactinémie
k) L’hyperplasie congénitale des surrénales
L) Les lésions testiculaires par une infection virale (orchite ourlienne)
M) Les traumatismes testiculaires
N) L’auto-immunisation anti-spermatozoïde
P) Le syndrome de Klinefelter et le syndrome de Kallmann
Q) Les troubles de l'éjaculation : anéjaculation, éjaculation rétrograde
Ces causes ont été citées à titre indicatif et non exhaustif
12) La cystite interstitielle ou le syndrome de la vessie douloureuse
13) La transplantation rénale ou la greffe rénale
14) La polykystose rénale
15) Les malformations urogénitales :
16) Les tumeurs surrénaliennes : le phéochromocytome
17) L’andropause
La liste des maladies sus-citées est à titre indicatif et ne représente pas une liste exhaustive de toutes les maladies urologiques.
Le patient doit consulter aussi l’urologue chaque fois qu’il est adressé par son médecin traitant ou par un spécialiste.
S’il a été adressé à un urologue c’est que son médecin a constaté ou a soupçonné une éventuelle anomalie de l’appareil urogénital nécessitant un avis ou une prise en charge urologique.
La prise en charge de certaines de ces maladies se fait par la collaboration entre l’urologue et d’autres spécialistes : néphrologue, psychiatre, chimiothérapeute, radiothérapeute, endocrinologue, infectiologue, dermatologue, chirurgien viscéral, gynécologue, réanimateur, radiologue…
Comment se préparer pour une consultation en urologie ?
Le patient doit se préparer avant sa consultation pour qu’il puisse bien informer son urologue de son problème. Parmi les données que doit préciser le patient à son médecin :
1) Les antécédents personnels : médicaux et chirurgicaux
Y’a-t- il une allergie vis-à-vis d’un médicament particulier ? Maladie ancienne ou récente ? Séjour à l’hôpital ou dans une clinique ? Evolution après la prise d’un traitement médicamenteux (amélioration ou non), Opérer ou non ? Date de l’opération ? Evolution post opératoire (amélioration, récidive de la maladie)
2) Les antécédents familiaux : médicaux et chirurgicaux
La même chose pour la famille, préciser les maladies des différents membres (père, mère, frère, sœur, grand-père, grand-mère, tante, oncle, cousin...).
3) Le mode de vie personnelle: habitat, nature de la profession (exposition aux produits chimiques liquides ou solides), rapport sexuel protégé ou non
4) La date de l’apparition des signes: récente ou ancienne, pollakiurie ? Dysurie ? Impériosité mictionnelle ? Brulures mictionnelles ? Incontinence urinaire, sang dans les urines ? Douleur testiculaire ? Douleur lombaire ? Augmentation du volume testiculaire ? Ecoulement urétral ? Tuméfaction scrotale…
5) Le mode de début des signes: apparition brutale ou progressive, la nuit, le jour
6) Les autres signes : fièvre, douleur, polyurie, vomissement, douleur abdominale, douleur osseuse…
7) Le mode de l’évolution des signes : rapidement, lentement, régression, amélioration ou aggravation si un traitement a déjà été débuté
8) Les résultats de tous les examens complémentaires : bilan sanguin, bilan bactériologique, spermogramme, spermoculture, marqueurs tumoraux, résultat de l’examen endoscopique, examen anatomopathologique, examen radiologique, bilan urodynamique…
9) Prise médicamenteuse : noms des médicaments, dose, durée du traitement ou mieux présenter les ordonnances, La prise du traitement a-t-elle été conforme à la prescription ou non ? Quand le traitement a été arrêté ? Est ce qu’il y’a un traitement en cours ? Y’a-t-il une automédication ? Depuis quand ?
10) Les différents types de traitement qui ont été pris auparavant : comprimé, injection, acte chirurgical, lithotripsie extracorporelle, hormonothérapie, radiothérapie, chimiothérapie…
Que fait l'urologue ?
L’urologue Tunisie interroge son patient et l’examine cliniquement de façon minutieuse. Après cette étape, il décide soit de prescrire un traitement médical ou geste chirurgical, soit il demande une ou plusieurs explorations pour étiqueter le type de l’anomalie urologique ou génitale (biologique, hormonale, bactériologique, anatomopathologique, radiologique, endoscopique, urodynamique). Ensuite, selon les données de l’exploration, il décide d’opérer son patient ou non.
L’exploration en urologie en Tunisie
Pour typer l’anomalie de l’appareil urinaire la femme et de l’appareil urogénital masculin, l’urologue fait recours à de nombreuses explorations :
1) Exploration biologique : hémogramme, dosage des protéines de l’inflammation, dosage de la créatinine, Ionogramme urinaire et sanguin, dosage du calcium, dosage du phosphore, dosage de l’acide urique, dosage de l’urée, dosage de métanéphrine et de normétanéphrine urinaires des 24h, dosage de l’antigène spécifique prostatique (PSA), dosage de l’α-fœtoprotéine (α-FP), dosage de β HCG,spermogramme…
2) Exploration hormonale : dosage de la testostérone, FSH, LH, prolactine (PRL) parathormone(PTH), FT4 et T4…
3) Exploration bactériologique : étude cytobactériologique des urines (examen direct et culture sur milieu spécial), Recherche de BK dans les urines, IDR à la tuberculine, analyse d’un écouvillonnage, analyse d’un prélèvement par ponction, spermoculture …
4) Exploration cytologique et anatomopathologique : cytologie urinaire, biopsie (prostatique, rénale…)
5) Exploration endoscopique :
a) L’urétrocystoscopie : explore l’urètre, les différentes faces de la vessie et les méats urétéraux.
Elle permet la visualisation d'une tumeur vésicale et de préciser ses caractéristiques (Aspect / Taille / Nombre / Position)
b) L’urétéroscopie: explore les deux uretères
c) Néphroscopie: explore le bassinet et les calices et permet la création d’un tunnel pariéto-caliciel.
6) Exploration radiologique : radiologie conventionnelle (radio de l’arbre urinaire sans préparation, radiographie du bassin, urographie intraveineuse (UIV), échographie rénale et vésico-prostatique, Uroscanner, Urètrocystographie rétrograde (UCR), IRM de l’appareil urogénital, scintigraphie…
A) L’échographie rénale et vésico-prostatique permettent :
a) La détermination de la taille et de l’aspect des reins
b) La détection de lithiase rénale ou vésicale ou méatique
c) La détection de tumeur rénale
d) La détection de kystes rénaux
e) La détermination du volume et du poids prostatique
f) L’évaluation du résidu post-mictionnel (RPM) : pathologique si > 100ML
g) L’évaluation du retentissement d’un obstacle sur les voies urinaires hautes (Urétérohydronéphrose..) et sur les voies urinaires basses (vessie de lutte par la mise en évidence d’un épaississement vésical et des diverticules).
B) L’uroscanner : permet la détection de lithiase invisible à l’échographie ainsi que la mise évidence des tumeurs de l’appareil urinaire. En cas de pathologie tumorale de l’appareil urogénital, l’uroscanner permet d’évaluer l’envahissement locorégional des structures avoisinantes et du haut appareil, la détection de lésions ganglionnaires et de métastases à distance
C) L’urographie intraveineuse : c’est une radiographie qui permet d’analyser certaines anomalies de l’arbre urinaire (localisé le siège d’une obstruction sur les voies urinaires, chercher le siège d’un rein ectopique, localiser un uretère ectopique, localiser une lithiase …)
D) L’urétrocystographie rétrograde (UCR) : C’est une radiographie qui permet la visualisation de la vessie et l’urètre, cette radiographie repose sur l’introduction direct d’un produit opaque dans la vessie afin de permettre la détection de certaines anomalies comme : une sténose de l’urètre, un reflux vésico-urétéral, une anomalie de forme de la vessie, une obstruction à la vidange de la vessie…
Ces différents moyens radiologiques se complètent et chaque maladie nécessite des explorations spécifiques.
E) Exploration urodynamique : cette exploration comporte quelques examens dynamiques comme :
a) La cystomanométrie
b) L’urétromanométrie
C) La débimétrie
D) La profilométrie
Le but de l’exploration urodynamique est la mesure des paramètres suivants (pression, volume, débit) qui sont le reflet de la qualité du remplissage et de la vidange de la vessie. Cette exploration permet le diagnostic de certaines anomalies comme le type de l’incontinence urinaire…
Le traitement en urologie
Le traitement en urologie en Tunisie peut être médical ou chirurgical.
Les traitements en urologie sont variés et adaptés de façon spécifique pour chaque maladie et malade à part. Ces thérapeutiques comportent la prescription de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, antispasmodiques, antalgiques, antipyrétiques, inhibiteur de la phosphodiesterase …),la phytothérapie,l’hormonothérapie, la chimiothérapie, la radiothérapie, la lithotripsie extracorporelle par onde de choc, mise d’une sonde vésicale, mise d’une sonde sus pubienne, urétérostomie, mise d’une sonde de néphrostomie, traitement chirurgical d’une hypertrophie bénigne de la prostate ou d’une tumeur maligne prostatique ou rénale ou testiculaire…